mercredi 18 septembre 2013

La nostalgie heureuse d'Amélie Nothomb

D'habitude, je ne cède jamais aux sirènes de la rentrée littéraire, car je la trouve trop fournie, trop "à la mode". Je préfère attendre quelques mois pour faire ressortir ce qu'il me plairait vraiment de lire (et la sortie en poche! ^-^).
Et puis en discutant du dernier livre d'Amélie Nothomb avec mon ami fan du Japon, il s'est avéré qu'il l'avait déjà acheté.... ni une ni deux, le livre était emprunté (et lu sur le champ!).
J'aime bien le Japon, même si je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller dans ce pays qui me semble toujours bien mystérieux et donc attractif. Je ne suis pas une inconditionnelle de la Dame au chapeau noir, loin de là. Je n'ai lu que quelques livres d'elle, dont un qui m'avait fortement marqué : Les combustibles.

Alors que dire de la Nostalgie Heureuse. Est-ce un livre? oui! (^-^) Est-ce un roman? euh, je ne dirais pas ça... Même si la phrase de la quatrième de couverture "Tout ce que l'on aime devient fiction." nous rappelle que la fiction peut se nicher n'importe où.

Amélie est donc invitée par une émission de télé à revenir sur les terres japonaises et à etre filmée à cette occasion. Amélie a un peu peur, pensait pouvoir se défiler pensant que personne ne voudrait financer une telle émission concept.
"Je rencontre quelqu'un qui me charme. Le quelqu'un me fixe un rendez-vous pour telle date. Je me réjouis. La date approche, ma joie grandit. Le jour J, je me rends au lieu de rendez-vous et en chemin, je sens que tout énergie me déserte. Je deviens si faible que je m'assoirais sur le premier blanc public pour n'en plus jamais bouger."
Mais Amélie part au Japon, a le courage d'appeler sa vieille nounou et son ancien fiancé, de les revoir. Elle se confronte à ce pays qu'elle aime tant, mais qu'elle a peut-être trop fantasmé.

J'ai plus lu ce livre comme un journal de voyage qu'un roman. Amélie Nothomb excelle dans l'explicitation de ses sentiments et ressentis. Le style est beau et certaines phrases se détachent :
"Je suis une aspirine effervescente qui se dissout dans Tokyo"

Amélie Nothomb, par le prétexte de ce livre et de ce voyage, rend compte des différences sur la mentalité, la prise de conscience et l'interprétation des sentiments entre l'Occident et le Japon. Et c'est quelque chose qui m'a toujours passionnée, apprendre sur soi au contact des autres, comprendre notre part de formatage induite par notre culture maternelle au contact d'une autre culture.

"A deux fois vingt ans, je peux regarder en arrière sans crainte ni regret. [...] En conséquence de quoi il m'échoit une récompense inattendue, celle qu'espèrent les moines zen: je ressens le vide. En Occident, ce constat apparaît comme un échec. Ici, c'est une grâce et le je le vis comme telle."

Je ne sais pas si ce livre restera longtemps dans ma mémoire mais j'ai particulièrement aimé une scène, magnifique, en apesanteur... Amélie au milieu de la foule à Tokyo, se laissant bercer par le flots des gens.

Ce fut donc une bonne lecture,

Et pour cette lecture, un peu de musique:
Mono, contrairement à ce qu'on pourrait penser, n'est pas un groupe Islandais mais Japonais.
Et je pense que la musique de Mono illustre parfaitement les propos d'Amélie Nothomb sur la Nostalgie Heureuse : musique d’introspection, chargée d'émotion, parfois un peu violente, mais toujours apaisante.




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